Le 8 février 2021, FNSEA33 et JA33 ont rencontré la Préfète de la Gironde
Le 8 février, les présidents et secrétaires généraux de la FNSEA de la Gironde et des Jeunes Agriculteurs Gironde ont rencontré longuement Fabienne Buccio, préfète de la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, accompagnée de Renaud Laheurte, DDTM33.
Il était grand temps, pour les syndicats majoritaires de faire le point sur des sujets aussi stratégiques pour l’agriculture girondine et plus largement française que la réglementation sur la protection de la santé des productions végétales, la crise viticole, les difficultés d’application de la loi EGAlim, l’approvisionnement local de la RHD ou encore le renouvellement des générations en agriculture. Le tout, bien évidemment, sur fond de crise Covid.
C’est donc par la question de la protection des cultures que les présidents Jean Samuel Eynard et Vincent Bougès ont débuté la rencontre. Pointant les difficultés à obtenir une politique claire, pragmatique et fondée sur de réelles données scientifiques au plan national quant à l’usage des produits phytosanitaires (« Pas d’interdiction sans solution ! »), l’échange s’est naturellement orienté vers des problématiques très girondines telles que la révision des arrêtés préfectoraux sur les sites sensibles et sur les bruits de voisinage, ou encore l’articulation entre les documents d’urbanisme et les ZNT riverains. Rappelant les efforts effectués depuis plusieurs années par la profession agricole en matière de pratiques phytosanitaires et sa volonté de conduire une démarche de communication constructive en la matière avec les concitoyens, les syndicalistes se sont ainsi déclarés partie prenante dans la réflexion sur la gestion juridique et pratique des « bandes tampon » prévues par les SCOT autour des zones constructibles. Certaines incohérences subsistent entre la réglementation phytosanitaire de décembre 2019 et les documents d’urbanisme locaux qu’il faudrait à présent supprimer.
Il ne pouvait être question de phytosanitaire sans évoquer le sous-dimensionnement des enveloppes dédiées à l’investissement dans les agroéquipements nécessaires à la transition agroécologique du plan de relance, consommées en moins d’un mois, preuve de la volonté des agriculteurs d’être proactifs en la matière. La Préfète a rappelé que les enveloppes du plan de relance sont fongibles et pourraient permettre un réabondement de celle-ci. Elle s’est engagée à faire remonter sur le champ cette demande des deux syndicats.
Ce fut également l’occasion de rappeler combien l’écart est grand entre les cahiers des charges de production appliqués en France et ceux autorisés dans les autres états-membres de l’UE ou pire encore dans les pays tiers. Ces derniers continuent de déversés leurs produits sur les étals de la grande distribution : des distorsions de concurrence que dénoncent inlassablement FNSEA et JA de la Gironde, en demandant l’application de l’article 44 de la loi EGAlim et de sa correspondance dans le code rural (= ne pas autoriser à l’importation des produits alimentaires ne respectant pas les mêmes normes de production que les équivalents français).
Sujet particulièrement prégnant sur le département, la crise viticole fut abordée logiquement dans la foulée. Se succédant dans les prises de parole, les responsables syndicaux ont dénoncé la faiblesse des aides annoncées par Bruno Lemaire le 14 janvier dernier, censées compenser l’impact des taxes Trump, la fermeture des bars et restaurants et la baisse des exportations de vins liées à la crise sanitaire du coronavirus.
Ils ont donc rappelé leur souhait déjà exprimé de voir le gouvernement ouvrir un panel de mesures permettant de compenser le déséquilibre offre-demande sur le court et sur le moyen termes, dans lesquelles les régions viticoles pourraient puiser ce qui semble le plus adapté à leur contexte local : arrachage définitif primé, replantation différée dans le cadre de la restructuration du vignoble, distillation de crise pour 2021, etc.
L’actualité s’invitant au rendez-vous, la question des inondations et de leur conséquences sur le territoire a donné lieu à un échange sur l’entretien des digues et berges en zones agricoles. La préfète a confirmé à cette occasion l’appui de la préfecture à la reconnaissance de la catastrophe naturelle.
Retrouvez ici le dossier remis à la Préfète.